Comment envisager l'avenir quand nos paysages ne reflètent plus qu'une activité mécanique ? Comment considérer le progrès qui rabote les paysages pour en faire des plaines à céréales ou à patates qu'il faut sans cesse nourrir et abreuver puisque les sols n'y pourvoient plus ? Comment penser à une économie sensible quand on voit partir les arbres de nos dernières forêts vers la Chine ? Je ne parviens pas à penser la suite. Des paysages sans humain, des étendues réservées à l'agro-agriculture ou il deviendra difficile de vivre en raison de l'accumulation de produits chimiques engrangés dans les sols et dont les effets secondaires ne sont pas encore connus. Des villes surpeuplées, immenses avec des réseaux interconnectés pour faire filer les humains de plus en plus vite (ou de moins en moins) vers le travail et la consommation puis au lit. De moins en moins de villages, sauf en périphérie des grandes villes, pour assurer des dortoirs aux fournis travailleuses. Et pourtant tout va pour le mieux dans le monde d'aujourd'hui. L'ironie est insuffisante pour interroger ce progrès. Attendons la catastrophe qui s'annonce puisqu'il semble qu'il n'y ait rien d'autre à faire.
